Les réseaux sociaux peuvent-ils servir le bien commun

11/09/2025 08:14

Les réseaux sociaux sont souvent décrits comme des espaces de manipulation, de désinformation ou de harcèlement. Mais limiter l’analyse à ces dérives serait réducteur. Ils peuvent aussi devenir des leviers puissants au service du bien commun, capables de fédérer, d’informer, de mobiliser et même de transformer la société.

La question n’est donc pas seulement : « Quels dangers représentent les réseaux sociaux ? » mais aussi : « Comment les mettre au service de l’intérêt collectif ? »

Mobiliser pour la justice sociale et les droits humains

De nombreux mouvements récents montrent que les réseaux sociaux peuvent donner une voix à ceux qui en étaient privés.
Les hashtags #MeToo, #BlackLivesMatter ou #JusticePour… ont permis de briser des silences, de révéler des injustices systémiques et d’exercer une pression sur les institutions.

Ces mobilisations révèlent une dimension nouvelle de l’espace public : chacun, muni d’un smartphone, peut devenir un acteur citoyen, capable de documenter, témoigner et interpeller l’opinion mondiale.

Construire des solidarités

Les réseaux sociaux ont aussi servi de relais essentiels lors de crises humanitaires ou sanitaires.
Pendant la pandémie de Covid-19, ils ont permis :

·         de diffuser rapidement des messages de prévention,

·         d’organiser l’entraide locale,

  • de récolter des fonds pour les hôpitaux ou les plus fragiles.

De même, face à des catastrophes naturelles, des plateformes comme Twitter ou Facebook deviennent des outils d’urgence pour retrouver des proches, coordonner les secours ou lancer des collectes solidaires.

Transmettre et éduquer autrement

Les réseaux sociaux ne sont pas seulement des vitrines de divertissement : ils peuvent aussi être des espaces d’éducation populaire.
Des enseignants, chercheurs, vulgarisateurs ou associations y diffusent des contenus accessibles à tous : vidéos pédagogiques, threads explicatifs, podcasts en libre accès.

Cet usage contribue à démocratiser le savoir. Bien sûr, la frontière avec la désinformation est fragile. Mais quand la rigueur est au rendez-vous, ces plateformes peuvent jouer un rôle éducatif majeur, en particulier auprès des jeunes générations. Entre espoir et vigilance

Ces usages positifs ne doivent pas masquer les limites. L’algorithme ne distingue pas la solidarité du scandale, ni l’éducation de la propagande. Il promeut avant tout ce qui retient l’attention.

Le défi est donc de créer des conditions pour que le bien commun ne soit pas une exception, mais une tendance durable. Cela suppose :

·         une responsabilité accrue des plateformes dans la modération et la valorisation des contenus,

·         une éducation au discernement numérique,

  • une mobilisation citoyenne pour soutenir les initiatives qui élèvent plutôt que celles qui divisent.

Conclusion

Les réseaux sociaux ne sont ni bons ni mauvais en soi : ils reflètent les usages que nous en faisons. Ils peuvent enfermer, polariser, manipuler… mais aussi unir, informer, secourir, instruire.

La vraie question est collective : voulons-nous en rester aux logiques de profit et de viralité, ou voulons-nous investir ces espaces pour les transformer en instruments de solidarité, de justice et de savoir partagé ?

Le bien commun à l’ère numérique n’est pas une utopie. Il est déjà là, dans des milliers d’initiatives quotidiennes. Reste à savoir si nous aurons la volonté de lui donner plus de place.