La vérité à l’épreuve du buzz : info, intox et désinformation

07/08/2025 08:47

La fabrique du faux à l’ère numérique

À l’ère des réseaux sociaux, la vérité n’est plus un socle partagé, mais un champ de confrontation entre émotions, croyances et intérêts. Chaque jour, nos écrans sont saturés de contenus mêlant faits, opinions, approximations… et intox. Dans cette jungle informationnelle, la viralité l’emporte trop souvent sur la véracité.

- Pourquoi certaines informations se propagent à la vitesse de l’éclair, alors que d’autres — plus rigoureuses — stagnent dans l’indifférence ?
- Comment les mécanismes des réseaux sociaux façonnent-ils notre perception du vrai et du faux ?
- Et surtout, quelles sont les conséquences sur notre capacité collective à penser, à décider, à débattre ?

1️ Une vérité concurrencée, remodelée… algorithmée

Les plateformes privilégient ce qui capte l’attention : contenus polarisants, émotionnels, clivants.
L’algorithme ne cherche pas la vérité, il cherche l’engagement.
Ainsi, les fake news ont 70 % plus de chances d’être partagées qu’une information vérifiée (Selon une étude publiée par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 2018).

Cette logique transforme le rapport à l’information :

·        On fait défiler sans vérifier.

·        On commente sans lire l’article.

             -        On partage sans recul critique.

Dans ce brouhaha, la nuance devient suspecte, et l’émotion, un critère de validation.

2️ Bulles de filtres : chacun sa “vérité”

Les réseaux renforcent les biais cognitifs : l’algorithme nous montre ce que nous voulons entendre.
-  On ne s’informe plus, on se conforte.
- Cela crée des bulles informationnelles où les mêmes idées circulent, se renforcent et s’auto-justifient.

Résultat :

·        Défiance accrue envers les institutions, les scientifiques, les médias.

·        Multiplication des “vérités alternatives”.

             -       Difficulté à construire un débat rationnel ou à partager un diagnostic commun.

3️ Une fragilisation de la pensée critique

À force d’être exposés à des contenus sensationnalistes, simplificateurs, voire mensongers, notre vigilance diminue.
-  L’attention chute, la confusion augmente.
-  On finit par douter de tout — même du vrai.

Ce phénomène porte un nom : “l’infobésité toxique”, où l’excès d’info tue la capacité à discerner.

Sortir du brouillard : quelles pistes ?

- Éduquer à l’information : lire une source, comparer, vérifier.
- Valoriser la rigueur : donner de la visibilité aux formats longs, au journalisme d’investigation.
- Favoriser le dialogue : rétablir des espaces de discussion hors polarisation algorithmique.

Dans un monde saturé de contenus, la vérité ne triomphe pas d’elle-même.
Elle doit être choisie, défendue, cultivée.

Et toi, comment fais-tu le tri entre info et intox dans le flux des réseaux ?